Une spirale budgétaire hors de contrôle
La dette publique française continue sa progression vertigineuse, trimestre après trimestre. Au premier trimestre 2025, elle a encore grimpé de plus de 40 milliards d’euros en seulement trois mois, atteignant un sommet historique de 3 345,8 milliards d’euros. Depuis le début de l’année 2020, la dette a explosé de près de 958 milliards, tandis que le PIB en valeur, lui, n’a progressé que de 500,8 milliards. Ce déséquilibre abyssal traduit une gestion publique inefficace où l’endettement ne génère même plus de croissance. Autrement dit, l’État s’endette non pas pour investir dans l’avenir, mais simplement pour faire survivre un système qui s’écroule. Dans un tel contexte de dérive structurelle, la seule protection durable face à la perte de valeur des monnaies fiduciaires reste un actif tangible et universel : acheter de l’or permet de protéger concrètement son patrimoine contre l’effondrement budgétaire.
L’exception française : une dette plus grave que chez nos voisins
Contrairement à ce que prétendent certains discours politiques, la France ne fait pas « comme les autres ». Elle fait pire. Alors que l’Allemagne a limité la hausse de sa dette publique à 67 % depuis 2007, la France l’a vue bondir de plus de 169 %. Pire encore, la richesse nationale, mesurée par le PIB en valeur, progresse trois fois moins vite que notre endettement. Cela signifie que chaque euro de dette génère de moins en moins de croissance. L’Allemagne a réussi, sur la même période, à faire croître son PIB plus vite que sa dette, démontrant que des finances publiques responsables sont possibles. En France, l’endettement massif devient une fuite en avant, alimentée par des déficits structurels jamais comblés. Pour ceux qui ne veulent plus subir ces politiques dévastatrices, il existe une voie de sortie : l’achat d’or physique agit comme une bouée de sauvetage en dehors du système financier traditionnel.
Non, la France n’est pas « moins pire » que le Japon ou les États-Unis
Certains responsables tentent de rassurer en évoquant le cas du Japon ou des États-Unis, qui affichent eux aussi une dette colossale. Mais cette comparaison est trompeuse. Le Japon possède une dette à 234 % du PIB, certes, mais elle a augmenté moins vite que celle de la France. Surtout, le Japon bénéficie d’un excédent commercial chronique, d’un taux de chômage très faible (2,5 %) et d’un haut niveau d’épargne domestique. Les États-Unis, quant à eux, disposent d’un dollar qui reste la principale monnaie de réserve mondiale, ce qui leur donne un avantage considérable pour refinancer leur dette. En revanche, la France accumule les faiblesses : déficits jumeaux (budgétaire et extérieur), chômage élevé, croissance anémique et fiscalité écrasante. Dans un pays où les fondamentaux se détériorent à ce point, la seule réponse rationnelle est la sécurisation de ses avoirs hors du système. L’or conserve sa valeur lorsque les monnaies perdent la leur, ce qui en fait un rempart face à la désintégration des finances publiques.
Des dépenses publiques sans rendement économique
L’un des éléments les plus alarmants de la situation française est l’inefficacité croissante de la dépense publique. Malgré l’augmentation massive de la dette, la richesse produite par habitant stagne. Le PIB par habitant a progressé de seulement 41 % depuis 2007, alors que la dette par habitant a grimpé de 140 %. Cet écart de 100 points montre que nous sommes dans une logique de gaspillage généralisé. Pire encore, les dépenses de fonctionnement, qui ne génèrent aucune croissance, représentent désormais plus de 32 % des dépenses publiques. Dans un tel modèle, chaque euro emprunté sert de plus en plus à maintenir un système inefficace, plutôt qu’à investir dans l’avenir. Pour le particulier, continuer à stocker son épargne dans un système aussi défaillant devient un pari dangereux. Sauvegarder ses économies avec de l’or physique, c’est reprendre le contrôle sur sa sécurité financière.
Une note souveraine en sursis
La situation française n’échappe plus aux marchés financiers. Les taux d’intérêt sur la dette française augmentent progressivement, et le coût du service de la dette pourrait atteindre 100 milliards d’euros par an dans les prochaines années. À ce rythme, la France devra emprunter pour payer les intérêts de sa dette précédente. C’est le signe typique d’un surendettement structurel. Les agences de notation observent attentivement cette dérive. Une nouvelle dégradation semble inévitable à la rentrée, surtout si l’instabilité politique persiste. Une telle sanction provoquerait une spirale de défiance, rendant le refinancement plus coûteux encore. Dans ce climat de turbulences budgétaires, l’or se présente comme un havre de stabilité dans un océan d’incertitudes.
Le dollar se déprécie, mais l’euro n’est pas un refuge
L’appréciation récente de l’euro face au dollar (1,18) ne reflète pas une force réelle de la monnaie européenne, mais plutôt une perte de confiance dans la devise américaine. Les États-Unis subissent à leur tour une crise de dette, couplée à une perte d’influence internationale. Le mouvement de dédollarisation engagé par les BRICS accélère cette tendance. Cependant, l’euro reste fragile. L’union monétaire repose sur des déséquilibres profonds entre ses membres, dont la France est aujourd’hui le maillon faible. Dans cette guerre des monnaies, le seul actif véritablement indépendant est l’or. Détention d’or : le choix stratégique pour se libérer du risque systémique.
Trois différences qui rendent la situation française bien plus dangereuse que celle du Japon
Contrairement au Japon, la France cumule trois faiblesses majeures. Premièrement, la balance courante française est déficitaire, en moyenne de 0,3 % depuis 2000, contre un excédent de 3 % pour le Japon. Deuxièmement, notre pays ne parvient pas à faire de réels excédents budgétaires, alors que les Japonais ont su rééquilibrer temporairement leurs finances. Enfin, la France souffre d’un retard inquiétant dans la recherche et l’innovation, avec seulement 2,2 % du PIB consacré à la R&D, contre 3,3 % au Japon. Ces écarts structurels sont les signes d’un modèle en déclin. Le citoyen averti ne peut ignorer plus longtemps cette réalité. L’or, par sa rareté et sa solidité historique, offre une solution concrète pour préserver son épargne face au chaos fiscal.
Fabrice Drouin Ristori: Concernant les dettes, pouvez-vous nous dire comment vous voyez la situation évoluer à l’avenir ?Egon Von Greyerz: « Il n’y a pas de solution à ce problème. Le problème est trop grave, comme je l’ai dit; les gouvernements sont en faillite, les dettes augmentent maintenant à un rythme exponentiel, et il n’y a aucune possibilité de réduire les dettes. Tout gouvernement qui essaie de lancer des plans d’austérité se fait immédiatement renvoyer, et même s’il pouvait instaurer ces mesures d’austérité, il est aujourd’hui trop tard. Alors la prochaine étape que je vois, et je crois que cela commencera très bientôt, est que les déficits vont s’accélérer, et donc l’impression monétaire va s’accélérer, et on sera en route vers une dépression hyperinflationniste.
Bien sûr, cela pourrait prendre des années, mais je crois que cela va aller plus vite que prévu, parce que le système est très fragile… alors l’impression monétaire, comme je l’ai dit, détruira les monnaies, qui sont toutes à la baisse depuis cent ans; elles ont perdu 97 à 99% par rapport à l’or ces cent dernières années, et elles ont perdu 80% par rapport à l’or ces douze dernières années. Il ne reste plus beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre 100%, ce qui arrivera, et alors l’impression monétaire aura entièrement détruit la valeur des monnaies papier, et c’est ce qui créera de l’hyperinflation.